Trump prend la défense du chef du Pentagone, accusé d'une nouvelle faille de sécurité
Donald Trump a pris lundi la défense du chef du Pentagone Pete Hegseth, à nouveau dans la tourmente après les informations de plusieurs médias américains selon lesquelles il aurait partagé les détails d'une frappe imminente sur une autre boucle Signal avec des membres de sa famille.
Selon le New York Times et CNN, l'épouse de Pete Hegseth, son frère, son avocat, "ainsi qu'une dizaine de personnes de son entourage personnel et professionnel" étaient présents dans cette boucle de conversation de la messagerie Signal. Ancien présentateur de Fox News, le chef du Pentagone y aurait révélé les détails d'une opération à venir contre les Houthis du Yémen.
"Il fait un travail formidable", l'a défendu Donald Trump en marge de la chasse aux oeufs organisée chaque année par la Maison Blanche à l'occasion de Pâques.
Qualifiant les révélations de la presse de "fausses nouvelles" émanant "d'employés mécontents", le président américain a expliqué que Pete Hegseth avait "été nommé pour se débarrasser d'un grand nombre de mauvaises personnes et c'est ce qu'il fait, alors vous n'avez pas toujours des amis quand vous faites cela".
La porte-parole de la présidence Karoline Leavitt a pour sa part vigoureusement démenti un article du média américain NPR s'appuyant sur des déclarations d'un responsable américain anonyme qui affirme que la Maison Blanche recherchait un remplaçant au ministre de la Défense.
"Cet article de NPR est une information totalement fausse basée sur une source anonyme qui n'a manifestement aucune idée de ce dont elle parle", a-t-elle écrit sur X.
"Comme le président l'a déclaré ce matin, il soutient fermement le ministre de la Défense", a ajouté Karoline Leavitt.
Pete Hegseth a pour sa part rejeté les accusations de faille de sécurité et dénoncé leur publication dans les médias.
"C'est ce que fait la presse. Elle prend des sources anonymes, d'anciens employés mécontents, et elle essaie de blesser et d'attaquer les gens et de ruiner leur réputation", a déclaré le chef du Pentagone depuis la Maison Blanche.
"J'ai parlé au président et nous allons continuer à nous battre. Nous sommes tout à fait sur la même ligne", a-t-il ajouté.
- "Cauchemar" -
Pete Hegseth fait déjà l'objet d'une enquête interne au Pentagone après avoir partagé, le 15 mars, des informations sensibles sur un autre groupe Signal, auquel participait un journaliste de The Atlantic, apparemment invité par erreur.
John Ullyot, éphémère porte-parole du Pentagone au début du mandat de Pete Hegseth, a publié dimanche un article d'opinion au vitriol dans Politico, décrivant "un mois de chaos total" au sein du ministère de la Défense, et appelant Donald Trump à se séparer du ministre de la Défense.
Accusé d'agression sexuelle et de consommation excessive d'alcool, critiqué pour son inexpérience du commandement militaire de haut niveau, Pete Hegseth avait été confirmé de justesse par le Sénat américain.
Après ces nouvelles révélations dimanche, plusieurs élus démocrates ont réitéré leurs appels à ce que le ministre démissionne ou soit limogé.
"Il doit partir", a déclaré sur X le sénateur Chris Murphy, qualifiant Pete Hegseth de "cauchemar pour la sécurité nationale".
Pour la sénatrice Elissa Slotkin, "nos forces armées et notre pays méritent des dirigeants sérieux".
"S'il se souciait de l'institution qu'il dirige, il devrait assumer, reconnaître qu'il constitue une distraction pour la mission des forces armées, et démissionner", a ajouté cette ancienne militaire.
E.Yeon--SG